Interview
Larissa Redaelli
De son parcours audacieux à la création du concept de « Happydemic Leadership », en passant par son engagement pour l’empowerment des femmes au Moyen-Orient, Larissa incarne une nouvelle génération de leaders : humains, authentiques et engagés.
Et si le leadership de demain plaçait l’humain au cœur de la performance ?
Diplômée de l’École Hôtelière de Genève en 1992, Larissa Redaelli لاريسا ريدايلي a parcouru le monde, dirigé, formé, transformé… jusqu’à faire de son expertise un véritable levier d’impact au sein des organisations. Aujourd’hui, elle accompagne les entreprises et les dirigeants dans leur quête d’alignement, de sens et de bien-être durable.
Découvrez son témoignage puissant, sans filtre, inspirant à la croisée de l’hôtellerie, du leadership bienveillant et de la transformation humaine.
Pouvez-vous nous raconter ce qui vous a motivée à rejoindre l’École Hôtelière de Genève, et quels souvenirs marquants gardez-vous de votre passage à l’école ?
J’ai rejoint l’École Hôtelière de Genève après un parcours de vie mouvementé. D’origine suisse et libanaise, j’ai dû fuir la guerre au Liban à 18 ans. À l’époque, je me destinais à une carrière dans l’éducation spécialisée, avec le souhait profond d’aider les autres. Mais c’est en Égypte, alors que je travaillais dans le tourisme, que j’ai eu une révélation.
En observant le monde de l’hôtellerie, j’ai été fascinée par la beauté du service, le sens du détail, et surtout par la richesse du contact humain. L’idée de pouvoir créer des liens sincères avec des clients du monde entier m’a profondément touchée. J’ai compris que je pouvais mettre mon empathie et mon intuition au service d’un métier de cœur.
C’est ainsi que j’ai découvert l’École Hôtelière de Genève. Je cherchais une école francophone, reconnue, et dès que j’ai découvert l’EHG, ce fut une évidence. J’ai été séduite non seulement par sa réputation, mais surtout par ce que l’école dégageait : un lieu d’excellence, d’ouverture et d’humanité.
Je suis arrivée sans aucune expérience dans l’hôtellerie. J’ai dû tout apprendre, de zéro, avec une grande rigueur. Les débuts ont été difficiles, mais j’ai persévéré, et j’ai terminé deuxième de ma promotion. C’est là que j’ai découvert ma vraie vocation.
L’EHG, pour moi, ce n’est pas qu’une école. C’est une maison, un refuge. N’ayant aucun point d’attache à Genève, j’ai été accueillie avec bienveillance par les directeurs de l’époque (Mr et Mme Weissenberg) , qui m’ont permis de vivre dans l’école elle-même. Cette expérience unique m’a profondément marquée, humainement et émotionnellement.
Ce que je retiens le plus, ce sont les valeurs transmises : la discipline, l’excellence, le respect, et surtout cette dimension humaine du métier. L’école m’a permis de me construire, de me révéler, et d’embrasser pleinement ma passion pour la relation client.
Aujourd’hui, je suis fière d’être ambassadrice de l’École Hôtelière de Genève pour le Moyen-Orient. C’est ma manière de lui rendre tout ce qu’elle m’a donné. Cette école a changé ma vie. Elle continue à vivre en moi, dans mon cœur, et dans chacun de mes projets.
Quels ont été les premiers défis que vous avez rencontrés dans vos débuts professionnels, notamment lors de vos fonctions de direction marketing dans l’hôtellerie de luxe ?
À mes débuts dans l’hôtellerie de luxe, mon premier grand défi a été de passer de la passion à la compétence structurée. J’ai toujours eu le sens du contact et l’instinct commercial, mais dans le monde réel, cela ne suffisait pas. Il fallait acquérir une vraie méthodologie, comprendre les codes, les attentes, et surtout apprendre à structurer mon approche.
À seulement 21 ans, je suis passée en un an et demi de sales representative à PR manager, puis à directrice commerciale et marketing. Cette ascension rapide m’a obligée à gagner en crédibilité très vite, dans un secteur très exigeant. Je devais non seulement prouver ma légitimité, mais aussi obtenir des résultats immédiats, tout en respectant les standards de qualité et d’excellence de l’hôtellerie de luxe.
J’ai eu la chance de croiser un directeur exceptionnel, qui a cru en moi et m’a soutenue. Il m’a envoyé suivre des cours à l’École Hôtelière de Lausanne et financé plusieurs formations en vente et marketing. Grâce à cet appui, j’ai pu développer une approche très personnelle du métier : mettre les besoins réels et émotionnels du client au centre de la stratégie, bien avant que cela devienne une tendance. Je ne vendais pas simplement un produit – je le façonnais autour de ce que le client attendait vraiment.
Un autre défi majeur a été la gestion d’équipe. À 23 ans, je dirigeais 25 personnes dans un hôtel, avec des profils multiculturels et des sensibilités très diverses. J’ai dû apprendre à fédérer, à écouter, à motiver, tout en gardant une exigence professionnelle élevée. Pour moi, la vraie force réside dans l’approche humaine : l’écoute, la bienveillance, la reconnaissance. Quand une équipe se sent vue, respectée et valorisée, elle donne naturellement le meilleur.
C’est cette vision du management par l’humain qui m’a permis de réussir. Et c’est encore aujourd’hui ce qui me guide : garder le cœur au centre de l’action, toujours.

Votre parcours vous a menée aux quatre coins du monde — Suisse, Émirats, Érythrée, Russie, Bahreïn, Malte… Qu’avez-vous appris au contact de cultures professionnelles si variées, et comment cela a-t-il enrichi votre approche du leadership ?
Mon parcours international m’a profondément façonnée, tant sur le plan personnel que professionnel. À chaque pays, j’ai dû adapter mon leadership en fonction des cultures, des attentes et des sensibilités locales.
En Suisse, j’ai appris la rigueur, la diplomatie et le souci du détail. C’est là que j’ai construit une base solide, structurée, qui m’a servi tout au long de ma carrière.
Dans les Émirats et les pays du Golfe, j’ai compris que tout repose sur le relationnel authentique. Il faut savoir se connecter à l’autre avec sincérité, respecter les valeurs locales et s’adresser aux gens dans leur langage culturel et émotionnel. C’est là que j’ai appris à ne pas imposer mon style, mais à m’adapter avec justesse.
En Érythrée, où les moyens étaient très limités, j’ai découvert que la simplicité peut être un luxe. Même sans ressources matérielles, on peut offrir une expérience inoubliable si on place l’humain au centre.
À Malte, j’ai appris l’agilité relationnelle dans un environnement très interconnecté. C’est là que j’ai ouvert ma première société de conseil, et j’y ai vu la puissance du bouche-à-oreille basé sur la confiance.
En Russie, j’ai été confrontée à un contexte beaucoup plus dur, tant sur le plan humain que climatique. Là, j’ai renforcé ma résilience et compris que le service client n’est pas universel — il faut parfois créer cette culture, l’incarner.
De toutes ces expériences, j’ai tiré une conviction profonde : le vrai leadership repose sur l’écoute, l’intelligence émotionnelle et la bienveillance. Peu importe les compétences techniques, ce qui laisse une trace durable chez les autres, c’est l’impact humain que l’on a sur eux. Un vrai leader, ce n’est pas celui qui impressionne, c’est celui qui inspire.
À quel moment avez-vous senti le besoin d’orienter votre carrière vers le conseil en leadership et le bien-être en entreprise ? Y a-t-il eu un déclic particulier ?
Il y a eu plusieurs déclics, mais le premier a été personnel. Mon mari et moi occupions des postes à haute responsabilité dans l’hôtellerie, avec des horaires intenses, des voyages constants… et deux enfants. J’ai vite compris que je ne pouvais pas être la mère que je voulais être dans ce rythme-là. Il a donc fallu faire un choix.
Ensuite, il y a eu l’usure physique et mentale : un grave accident, du surmenage, des signaux d’alerte que je ne pouvais plus ignorer. J’ai commencé à remettre en question le sens de ce que je faisais. Oui, j’adorais mon métier, mais pas à n’importe quel prix. Et surtout, je me rendais compte que je me battais seule pour rendre les environnements de travail plus humains, plus sains. Quand ton leader ne suit pas, même avec les meilleures intentions, tu t’épuises.
Alors j’ai dit stop. Il était temps pour moi de créer un espace où le bien-être ne soit pas un luxe, mais une base. Parce que dans toutes mes expériences, j’ai vu la même chose : des équipes brillantes mais épuisées, démotivées, parfois en burn-out, dirigées par des leaders performants mais déconnectés de l’humain.
C’est là que j’ai décidé de mettre mes compétences, mon vécu et mon énergie au service d’une mission : accompagner les individus et les organisations à construire un leadership plus aligné, plus conscient, plus humain.
Je suis convaincue que la performance durable vient du bien-être collectif, pas de la pression constante. Et qu’une entreprise, c’est un peu comme un foyer : si on s’y sent mal, tout le reste en pâtit. Il faut un alignement des valeurs – entre l’organisation, ses leaders et ses collaborateurs. Sans cela, on avance à vide.
Aujourd’hui, c’est ce que je fais : j’aide les structures à se transformer de l’intérieur, pour que le bien-être devienne une culture, pas juste un slogan. Parce que c’est là que se trouve le vrai impact, et le vrai changement.
« Ces femmes ont repris possession de leur potentiel. Mon rôle n’était pas de les révolutionner, mais de les aider à oser être pleinement elles-mêmes, sans peur. »
Vous avez également été pionnière dans des projets de formation pour les femmes dans le Golfe. Qu’est-ce que ces expériences vous ont appris sur l’impact social de la formation et du leadership bienveillant ?
Ayant grandi à moitié dans une culture du Moyen-Orient, j’ai été très tôt confrontée à une réalité : la voix des femmes y est souvent étouffée. Cela a toujours été un sujet profondément ancré en moi, non pas par militantisme, mais par vécu. Je sais ce que c’est que de devoir se battre pour se faire entendre, s’affirmer, se sentir libre.
Quand j’ai commencé à travailler dans le Golfe, j’ai rencontré beaucoup de femmes brillantes, mais bridées. L’idée m’est venue naturellement : créer des formations ciblées, pour leur offrir des clés de résilience, de confiance en soi, de communication, mais aussi pour engager leur entourage – notamment masculin – dans cette évolution.
Ces programmes ont eu un impact social immédiat : des femmes ont commencé à prendre la parole, à assumer leur place, à obtenir des promotions. On a vu apparaître des sections féminines dans des institutions bancaires, puis des postes mixtes, puis des femmes aux commandes : ministres, dirigeantes, CEO locales.
Mais au-delà des titres, ce qui m’a le plus marquée, c’est la transformation intérieure. Ces femmes ont repris possession de leur potentiel. Mon rôle n’était pas de les révolutionner, mais de les aider à oser être pleinement elles-mêmes, sans peur.
Ce travail m’a profondément émue, car je partageais leurs blessures, leurs combats, et je savais comment les accompagner. Ce que je leur transmettais venait de mes propres expériences, de mes douleurs, mais aussi de mes apprentissages. Ce n’était pas un simple contenu de formation : c’était une part de moi que je leur donnais.
Et c’est pour cela que l’impact était réel. Parce que quand on forme depuis le cœur, on touche en profondeur. Et quand on élève une femme, on élève toute une société

Quels ont été les plus grands défis dans votre transition vers l’entrepreneuriat et la création de votre propre structure de conseil ?
Ma transition vers l’entrepreneuriat a été un acte de foi, un saut audacieux dans l’inconnu. En 2003, j’ai créé ma première structure de conseil à Malte, sans financement, sans sécurité, sans filet. Je sortais d’une carrière dans le monde corporate, avec tout le confort qu’il implique, et j’ai décidé de tout quitter pour construire quelque chose qui me ressemble. J’avais 33 ans.
Je suis partie de zéro. J’ai tout fait moi-même : les murs, les meubles, l’accueil, la cuisine pour les clients… J’ai conçu un espace de formation avant-gardiste, intime, chaleureux, profondément humain. Mon objectif était simple : bousculer les codes classiques du développement professionnel et reconnecter les gens à eux-mêmes. Même des CEO finissaient assis par terre sur des poufs, en train de faire des exercices de lâcher-prise. Et ils s’en souviennent encore.
Le début a été difficile, bien sûr. Aucune pub, aucun réseau. Mais le bouche-à-oreille a tout changé. Un client satisfait en a amené un autre, puis un autre… Et très vite, j’ai commencé à intervenir dans des entreprises de toutes tailles, jusqu’à piloter des projets à grande échelle, comme à Abu Dhabi, où j’ai travaillé deux ans et demi pour le gouvernement sur l’un des plus grands programmes de bien-être au monde.
C’est pendant la pandémie que mon projet Happydemic est né. En réponse à cette “pandémie de peur”, j’ai voulu lancer une “épidémie de bonheur”, de résilience, de confiance. J’ai publié des vidéos quotidiennes, écrit un livre, et développé ma propre méthode: le système “M&M’s”, une approche holistique du bien-être durable, qui englobe le mental, l’émotionnel, le physique, le social, le digital…
Ce parcours entrepreneurial m’a appris que ce qui te différencie, c’est qui tu es. Dans un monde saturé de “coachs” et de “programmes bien-être”, ce qui fait la différence, c’est ta sincérité, ton expérience vécue, ton humanité. Moi, je ne transmets rien que je n’aie pas d’abord expérimenté sur moi-même. Je donne ce qui m’a transformée.
Aujourd’hui encore, je continue de me former, de me remettre en question, de grandir. Mais je sais que ma plus grande force, c’est ma capacité à toucher les autres, à les guider vers leur propre lumière. C’est ça, ma mission.
« J’ai alors nommé ce que je faisais depuis longtemps sans le savoir : accompagner les entreprises à intégrer le bien-être comme fondement de la performance, pas comme un luxe secondaire.«
Pouvez-vous nous expliquer ce que représente pour vous le concept de Happydemic Leadership et comment vous l’appliquez concrètement auprès des entreprises et des dirigeants ?
Happydemic Leadership, c’est une idée née en pleine pandémie. À ce moment-là, j’ai vu une « épidémie de peur » s’installer, figer les gens, couper les liens. J’ai voulu renverser la dynamique : et si, à la place, on lançait une épidémie de résilience, de joie, de conscience ? Une contamination positive.
J’ai alors nommé ce que je faisais depuis longtemps sans le savoir : accompagner les entreprises à intégrer le bien-être comme fondement de la performance, pas comme un luxe secondaire. Car pour moi, un leader aujourd’hui ne doit pas seulement performer : il doit inspirer, rassurer, incarner l’équilibre, même à distance, même à travers un écran.
J’ai donc construit une méthode, que j’appelle la « détox holistique », qui agit sur les plans mental, émotionnel, physique et social. Quand on va bien dans toutes ces dimensions, la performance suit naturellement. Et pas une petite performance : une transformation visible, profonde et durable.
Concrètement, comment j’applique l’Happydemic Leadership ?
Je commence toujours par un diagnostic 360° de l’entreprise : sondages internes, bilans bien-être, diagnostics culturels… Je vais chercher les « points de douleur », puis j’élabore des solutions sur trois niveaux :
- Individuel – coaching, formations, accompagnement sur-mesure, pas de solutions toutes faites.
- Équipe – créer un langage commun, réaligner les valeurs, améliorer la communication, renforcer la cohésion.
- Organisationnel – refondre la culture d’entreprise pour que le bien-être devienne un pilier structurel, intégré dans les KPIs, les process, les rôles du leadership.
J’insiste : rien ne change durablement si le sommet ne montre pas l’exemple. Le leadership ne se délègue pas. Il se vit, et il se ressent dans l’énergie de toute l’organisation.
Je travaille avec des CEO, des boards, des équipes entières, en mode sur-mesure à 100%. C’est du détail, de la précision, de la co-construction. Et c’est ce qui fait la différence : l’expérience transformationnelle que je propose n’est pas théorique, elle est vécue, ressentie, intégrée.
Les résultats ? Ils se mesurent, oui, en chiffres. Mais surtout en visages : des collaborateurs engagés, des équipes qui vibrent, des leaders qui incarnent ce qu’ils prônent. Et ça, pour moi, c’est la plus belle preuve d’impact.
Quels sont selon vous les ingrédients d’une culture d’entreprise épanouissante et durable aujourd’hui ?
Pour moi, une culture d’entreprise saine et durable repose sur quatre piliers essentiels.
Le premier, c’est la sécurité psychologique. C’est fondamental : un collaborateur doit pouvoir s’exprimer librement, sans crainte d’être jugé ou sanctionné. Même les voix les plus marginales ont leur place, car elles portent souvent une part de vérité. Si on se soucie vraiment des gens, alors chaque voix compte.
Le deuxième pilier, c’est l’intelligence émotionnelle des leaders. Un bon leadership repose sur l’écoute profonde, l’exemplarité et l’empathie. Ce ne sont pas des options, ce sont des exigences. Un leader qui ne les incarne pas finit par abîmer son équipe et miner l’énergie collective.
Troisièmement, il faut un alignement des valeurs. Il ne s’agit pas uniquement d’adhérer aux valeurs de l’entreprise, mais aussi de reconnaître celles des individus qui la composent. Chacun vient avec ses convictions, ses besoins, et il faut que cela résonne dans le collectif, sinon l’engagement s’effrite.
Enfin, le quatrième pilier, c’est ce que j’appelle la cohérence systémique. Le bien-être holistique — mental, émotionnel, physique, social, environnemental, digital, financier — doit être intégré dans l’ADN de l’entreprise, jusque dans les KPI des leaders. Ce n’est pas une série d’initiatives ponctuelles, mais une structure claire, un cadre de référence qui guide les comportements au quotidien.
Comme on remet un livret d’accueil à un nouvel employé, on devrait lui remettre un guide du bien-être, pour qu’il sache comment l’entreprise prend soin de lui et comment lui aussi peut devenir acteur de cet équilibre.
Voilà, pour moi, les bases solides d’une culture d’entreprise réellement épanouissante et pérenne.

« Ce rôle d’ambassadrice, c’est ma façon de redonner à l’école ce qu’elle m’a apporté dans ma vie, humainement, professionnellement, profondément. »
Vous êtes ambassadrice Alumni de l’EHG pour le Moyen-Orient. En quoi consiste ce rôle et pourquoi est-il important pour vous de faire vivre ce lien avec la communauté EHG à l’international ?
Depuis plus de sept ans, j’ai l’honneur d’être ambassadrice alumna de l’École Hôtelière de Genève pour le Golfe, et désormais pour l’ensemble du Moyen-Orient, une région à laquelle je me sens profondément liée.
Ce rôle, je le vis comme une responsabilité que je prends à cœur. Je suis un pont entre l’école, ses diplômés et les opportunités du marché local. Cela signifie transmettre non seulement les valeurs de l’EHG, mais aussi l’esprit unique que j’y ai vécu. Cette école fait vibrer mon cœur, elle ne m’a pas seulement formée professionnellement, elle m’a transformée en profondeur.
Concrètement, j’accompagne les jeunes diplômés qui s’installent dans la région, je facilite leur intégration professionnelle, j’organise des rencontres physiques ou virtuelles, je crée du lien entre les alumni, et je veille à maintenir un fort sentiment d’appartenance, aussi bien au réseau régional qu’à la communauté mondiale de l’EHG.
Ce lien, ce n’est pas qu’une affaire d’ambassadeur : chacun des alumni a un rôle à jouer pour faire vivre ce réseau. Mon objectif est aussi d’inspirer les jeunes en fin d’études, qui hésitent encore sur leur avenir, et de leur faire découvrir l’EHG comme une voie d’excellence dans l’hospitality et les métiers du service.
Ce rôle d’ambassadrice, c’est ma façon de redonner à l’école ce qu’elle m’a apporté dans ma vie, humainement, professionnellement, profondément.
Vous avez formé et coaché de nombreuses personnes à travers le monde. Quel conseil donneriez-vous à un jeune diplômé de l’EHG qui souhaite aujourd’hui avoir un impact positif dans son environnement de travail ?
Je dirais d’abord une chose essentielle : restez authentique et fidèle à vos valeurs profondes. C’est votre ancrage, votre boussole dans tous les environnements, aussi exigeants soient-ils.
Ensuite, cultivez l’écoute, l’humilité et la curiosité. Apprenez à comprendre les autres avant d’imposer vos idées. Un bon leader commence toujours par un équilibre intérieur solide. On ne peut pas guider les autres si l’on ne sait pas d’abord se guider soi-même.
Le succès, à mes yeux, ne se mesure pas à un titre ou à un salaire, mais à l’impact positif et à l’inspiration que vous générez autour de vous. Travaillez avec le cœur, investissez dans votre intelligence émotionnelle autant, voire plus que dans vos compétences techniques. La technique est importante, mais la relation humaine est cruciale, surtout dans des métiers comme l’hôtellerie.
Je conseille aussi aux jeunes diplômés de s’entourer de personnes qui les élèvent, qui croient en eux, qui les poussent vers l’excellence. Et de savoir poser des limites claires à ceux qui les tirent vers le bas ou les incitent à se conformer à ce qu’ils ne sont pas.
Restez aligné avec votre être véritable. Soyez souple, oui, mais ne vous perdez jamais en chemin. On attend souvent de nous que l’on soit quelqu’un d’autre, mais le vrai impact vient de l’authenticité, de la cohérence intérieure, et de la force d’incarner ses valeurs, même dans les moments de doute.
Voilà, c’est l’essence de ce que je transmets après plus de 30 ans d’expérience à travers le monde. Soyez vous-même. Et soyez un leader du cœur.
Qu’est-ce qui vous inspire au quotidien dans votre métier ? Et qu’est-ce qui vous pousse à continuer à transmettre et à former ?
Ce qui m’inspire chaque jour, c’est de voir l’humain se transformer : quand une personne libère son potentiel, retrouve sa lumière et devient l’architecte de sa propre vie, c’est une véritable récompense.
Former, coacher, c’est créer des micro-révolutions intérieures qui, à terme, font évoluer des équipes, des entreprises entières. Je crois profondément en un leadership authentique et régénératif, fondé sur le bien-être, la responsabilité personnelle et la résilience.
Dans un monde en perte de repères, je continue ce métier pour aider chacun à rayonner de l’intérieur et à devenir acteur de sa vie. C’est ça, pour moi, l’épidémie positive.
Enfin, si vous pouviez adresser un message à la ``Larissa`` diplômée de l’EHG en 1992, que lui diriez-vous aujourd’hui avec le recul et l’expérience que vous avez ?
Chère Larissa, sois patiente et bienveillante avec toi-même. Ta sensibilité est une force, ta résilience, une essence. Continue à construire ton leadership en restant fidèle à tes valeurs et à ton humanité.
Tu iras bien au-delà de ce que tu imagines, tu changeras des vies. Crois en la puissance de l’amour de soi, de l’alignement intérieur et du bonheur durable. C’est cette lumière que tu propageras autour de toi, comme une épidémie positive.
J’ai confiance en toi. Continue à rayonner.